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Energie : un défi à relever

Publiée le :

jeu, 12/01/2023 - 16:09
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Urgence climatique, énergie rare et chère… En novembre dernier, la Ville d’Orvault a mis en place plusieurs mesures d’urgence de sobriété énergétique. En choisissant, lors du dernier Conseil municipal, de s’engager dans un plan d’action pluriannuel ambitieux, la Ville se dote d’une feuille de route innovante pour préparer un avenir durable. 

 

Chauffage dans les bâtiments publics à 19 °C, fermeture ponctuelle des sites énergivores, développement du télétravail, baisse des températures au cas par cas dans les équipements sportifs et au minimum des recommandations des fédérations sportives pour les sports collectifs, fermeture de la piscine pendant les vacances scolaires de décembre et de février et baisse de l'eau du bassin de 1 °C, extinction de l'éclairage public de 23h à 6h au lieu de 1h à 5h, autant d'actions essentielles pour limiter la consommation à court terme. 

 

Accélérer la transition 

La Ville d’Orvault vient d’acter sa candidature au rehaussement de sa labellisation européenne « Territoire Engagé Transition Ecologique ». 54 actions, dont une partie importante directement liée à la consommation et à la production énergétique, ont été adoptées lors du dernier conseil municipal. Concrètement, la construction et la rénovation des bâtiments publics seront plus ambitieuses que les réglementations thermiques et le remplacement des chaufferies se fera par des équipements fonctionnant sans énergie fossile. À l'horizon 2026, l’objectif est de multiplier par 10 la puissance photovoltaïque installée dans la commune. Du côté des particuliers, 12 copropriétés, soit 1 541 logements, identifiées comme énergivores, seront accompagnées par la Ville et la Métropole, avec l’objectif que 25 % d’entre elles engagent une démarche de rénovation avant la fin du mandat.
 

Rénovation et production d’énergie

Depuis 2021, la Ville a déjà mené pour près de 5 millions d’euros de travaux de rénovation énergétique de ses bâtiments : réfection des toitures de l’Odyssée et de l’école des musiques Origami, nouvelle chaufferie bois du centre Stévin, rénovation totale du groupe scolaire de La Salentine. Des budgets sont déjà votés pour raccorder le complexe sportif de la Cholière (18 % des consommations de la commune) au réseau de chaleur métropolitain et pour rénover les chaufferies du gymnase et de la ferme de la Bugallière, ainsi que celle de l’Odyssée. Des financements ont été programmés pour installer des ombrières photovoltaïques sur le parking de l’Odyssée et sur celui du futur groupe scolaire de la Praudière, ainsi que sur les toitures du préau de l’école de La Salentine. Egalement en projet : le co-financement d'installations sur des bâtiments publics par des citoyens.

 

3 questions à Laurent Dubost conseiller municipal délégué à la transition énergétique

"Nous avons fait le choix de l'intensification de la production photovoltaïque"

Quel a été le cadre de votre réflexion ?
Plus que jamais aujourd’hui on constate qu’il est primordial de construire un nouveau modèle de consommation de l’énergie afin de diminuer notre impact et nos dépenses. En nous appuyant sur un diagnostic fin des potentialités du territoire en termes d’économies d’énergie et de production renouvelable, réalisé à notre demande par l’AURAN, nous avons fait le choix de l’intensification de la production photovoltaïque qui présente le plus d’opportunités pour le territoire orvaltais.

Quelle est l'ambition à l'échelle du mandat ? 
Il s’agit de multiplier par 10 la puissance photovoltaïque sur la commune, passant ainsi de 15 à 150 W par habitant à l’horizon 2026. L’enjeu est collectif, il est ainsi réparti entre l’ensemble des acteurs concernés selon quatre quarts : les bâtiments de la collectivité (toitures d’écoles, parkings), les toitures commerciales ou industrielles, les installations des particuliers et enfin les équipements de Nantes Métropole sur la commune comme les parkings P+R par exemple. Afin d’optimiser la consommation de cette énergie propre et renouvelable, nous allons exploiter toutes les opportunités de connecter les installations publiques à des boucles d’autoconsommation. Ainsi l’énergie produite par les panneaux installés sur les toits de l’école de La Salentine 
pendant les vacances scolaires pourra être utilisée pour la piscine municipale par exemple.

Comment mobiliser les acteurs du territoire ?
La collectivité ne pourra y parvenir seule et doit emmener avec elle les particuliers, notamment en faisant des propriétaires des 150 installations déjà réalisées des ambassadeurs pour en convaincre d’autres mais aussi en mobilisant les entreprises. Dès le début de l’année, j’irai à leur rencontre avec Nantes Métropole et Atlansun (réseau des acteurs professionnels de la filière solaire) afin de leur présenter les outils et solutions à leur disposition.

 

L'avis de l'expert 

Habilité par l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), Nicolas Thibault est expert en politiques énergie et climat. Il aide les collectivités à progresser en établissant un programme d’actions opérationnel, selon un référentiel européen. Parmi les 300 intercommunalités et villes françaises engagées dans cette démarche, Orvault fait figure de « Petit-Poucet » selon Nicolas Thibault. « C’est l’une des plus petites villes labellisées à ce niveau. Si la municipalité vise l’exemplarité sur son patrimoine bâti, elle mène aussi un travail partenarial efficace avec Nantes Métropole » souligne-t-il. Vers la résilience Après avoir été labellisée à deux reprises, Orvault vise désormais la plus haute marche du référentiel européen. « L’équipe municipale est fortement impliquée dans la démarche avec un programme ambitieux et structuré », indique Nicolas Thibault. Un territoire investissant comme Orvault dans la transition se dote aussi des moyens de traverser les crises plus sereinement et se prépare mieux au changement climatique », conclut-il.

Urbanisme, patrimoine, mobilité, éducation, événementiel... le programme " Territoire Engagé Transition Écologie " va bien au-delà de la seule question de l'énergie. Plus d'infos : territoireengagetransitionecologique. ademe.fr

 

 

 

Thème(s)

Environnement

Questions à Antoine Secret, responsable énergies de la Ville d'Orvault

Comment la collectivité peut-elle moins consommer ?

Outre la rénovation des bâtiments, le pilotage est capital. Nous avons un contrat de télégestion qui nous permet de chauff er salles et bâtiments municipaux en fonction de leur occupation. S’ajoute désormais un intéressement de nos prestataires afin qu’ils atteignent, voire dépassent, les objectifs fi xés en termes d’économie.

Comment agir sur le long terme ?

Le raccordement d’une partie de notre patrimoine au réseau de chaleur de la métropole va nous assurer un approvisionnement en énergie renouvelable à un prix stable. Notre connexion à des boucles d’autoconsommation photovoltaïque, comme celle du Bois Cesbron, c’est l’opportunité de consommer une énergie locale, renouvelable et très bon marché. Par ailleurs, la production d'énergie renouvelable en autonomie grâce à l'installation de panneaux photovoltaïques va nous permettre de consommer moins cher, plus propre et de générer des gains à réinvestir dans des projets sur le territoire.